|
LA
VIE DES CANAUX
Les
berges du canal : retour au végétal !
Voiliers et vedettes sortant du sas
inférieur de l'écluse triple de Trollhättan. La quatrième
écluse est au fond, derrière le bassin creusé dans la roche.
|
Les quatre sites expérimentaux de consolidation des berges du
canal des Deux Mers en Région Midi-Pyrénées ont tous été aménagés
et plantés, et une visite de réception des travaux a eu lieu fin
juin.
Une
délégation de 15 élus et responsables du
Conseil Régional Midi-Pyrénées a visité
les quatre sites d'expérimentation VEV : Deyme et
Castanet sur le Canal du Midi, Lacourtensourt et Montech sur le
Canal latéral à la Garonne, pour apprécier
et débattre des différents aspects des travaux réalisés.
La photo, prise pendant la visite, montre une partie de la berge
traitée sur le site de Deyme, 4 km en amont de l'écluse
de Vic sur le Canal du Midi.
D.R
Site de Deyme, en cours de travaux
On voit derrière l'alignement de platanes la piste cyclable
réalisée par le Conseil Général de
Haute-Garonne. Il s'agit d'un site au paysage ouvert, en milieu
plutôt rural, mais à la périphérie
de l'agglomération toulousaine. Il a été
jugé préférable ici de maintenir la visibilité,
en évitant les massifs d'arbustes retenus sur d'autres
sites.
En pied de talus, l'ancien chemin de halage a quasiment disparu
sur plusieurs kilomètres suite aux érosions. La
berge a d'abord été reprofilée en ménageant
une risberme. On a ensuite battu deux rangées de pieux
de saule, de longueur pouvant atteindre 2 m, espacées de
50 cm environ. Ces pieux fixent sur une petite plate-forme des
ramilles de saules, sur lesquelles sont placées, linéairement,
des fascines de résineux, complétées par
un matériau terreux compacté. Cet ensemble servira
à dissiper le batillage, protégeant ainsi les jeunes
pousses d'hélophytes plantés entre les pieux et
le talus. Les hélophytes plantées sur la risberme
sont des scirpes, roseaux-massue, herbes aux écus, laîches
et Deschampsia. Il faut noter que le rétrécissement
du miroir (plan d'eau) de 1 à 2 m n'a pas d'incidence sur
les conditions de navigation, puisqu'il s'agit d'un retour aux
dimensions initiales.
L'évaluation des quatre opérations apportera des
enseignements d'autant plus précieux que les conditions
sont très variables d'un site à l'autre.
A Lacourtensourt, par exemple, l'entreprise et VNF (conducteur
de l'opération) ont déjà déploré
des vols d'arbustes plantés, ainsi que la malveillance
des ragondins, qui ont dévoré les jeunes pousses
des aulnes en particulier. Ce rongeur, importation accidentelle
et malheureuse de l'Amérique du Nord, avait déjà
été responsable des dégradations qui ont
contraint VNF à fermer le Canal de Montech vers 1990.
La vie du technicien de la voie d'eau est ainsi pleine de surprises,
souvent désagréables, d'où l'importance des
programmes de réhabilitation et de sensibilisation des
riverains et usagers, pour minimiser les désordres constatés
et faciliter l'entretien à l'avenir.
Le Conseil Régional Midi-Pyrénées et VNF
espèrent en tout cas qu'il sera effectivement possible
de tirer partie de ces expérimentations pour concevoir
un vaste programme de réhabilitation, permettant de retrouver
l'aspect et le profil initial du canal grâce au retour au
végétal.
|