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ACTUALITES
DU RESEAU
Quels
projets pour 2001-2006 ?
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Les
orientations pour le devenir du réseau VEV ont été au cur des
débats du Comité de Suivi à Linköping le 26 mai 2000. Deux mois
avant le colloque de clôture de Toulouse, moment clef pour la
définition de la stratégie des partenaires, nous proposons un
tour d'horizon des positions défendues.
Les 11 partenaires VEV souhaitent poursuivre leur collaboration
transnationale en faveur des canaux, mais différentes stratégies
ont été mises en avant à Linköping.
Quelle importance attacher aux cofinancements de projets sur l'infrastructure,
comparées aux actions qualifiées de "soft"
en matière d'échanges, de formation et de promotion ?
L'idée de départ est de transformer le laboratoire
expérimental (car ainsi était défini le programme
TERRA) en outil permanent et opérationnel pour l'aménagement
du territoire. Le SDEC et Interreg III fournissent le cadre dans
lequel les partenaires pourront continuer de travailler.
Une structure de coordination et d'échange entre partenaires
serait éligible sous le volet IIIC, tandis que des partenariats
spécifiques pourraient être développés
pour mener des projets identifiés sous les nouveaux volets
IIIA (transfrontalier "pur", comme le Canal de la Deûle
à l'Escaut, voir article) et III
B (transnational dans les grandes zones européennes).
Le volet B, fonctionnant par zonages géographiques préétablis,
permettrait de financer des investissements structurants sur les
voies d'eau.
Ainsi, dans l'espace du Sud-Ouest de l'Europe (Aquitaine, Midi-Pyrénées,
Languedoc-Roussillon, Espagne et Portugal) VNF pourrait soumettre
des projets d'investissement pour la voie d'eau et les espaces
traversés, avec les trois régions du Canal des Deux
Mers et en ouvrant sur l'Espagne.
L'espace Atlantique permettrait l'association de projets écossais
et français, en ouvrant sur l'Irlande et le Portugal.
L'espace Nord-Ouest de l'Europe pourrait réunir les partenaires
actuels écossais et belges, en s'ouvrant pour intégrer
des projets aux Pays-Bas et en Allemagne.
L'espace méditerranéen intéresserait les
partenaires actuels Languedoc-Roussillon et Lombardie, là
encore avec des ouvertures possibles sur d'autres régions.
L'espace Baltique, enfin, permettrait à l'actuel partenariat
suédois de forger des liens avec la Finlande, en s'ouvrant
sur les pays voisins candidats à l'accession.
D.R
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Extrait
du premier numéro spécial de la revue trilingue ActuaPress
Plus (français, néerlandais, anglais) éditée par le Centre
d'Animation en Langues. Ce numéro associe le Canal Calédonien
aux canaux de Lombardie. Le deuxième, qui vient de sortir,
porta sur le Canal Göta et le Millennium Link, tandis que
le dernier (fin septembre 2000) associera les deux canaux
qui sont devenus patrimoine mondial : le Canal du Centre
et le Canal du Midi. Le travail sur la terminologie mené
pour ces revues contribue directement à la production du
glossaire multilingue des VEV. La revue est disponible par
abonnement au CAL, Chaussée Houtart 2, B-7110 La Louvière,
fax +32 64 23 75 85. |
Vers
une charte et un label des VEV ?
Un
consensus s'est dégagé en faveur d'un label "voie d'eau vivante"
reposant sur une charte, pour créer un véritable réseau voire
une association transnationale, cofinancée sous le volet C d'Interreg.
Celle-ci pourrait demander ou appuyer les demandes d'aides pour
l'investissement. Il s'agirait ainsi de "transformer l'essai"
du réseau actuel en obtenant des financements sur de nouveaux
programmes, tandis que le partenariat actuel serait maintenu pour
poursuivre les échanges d'expériences et garantir un retour d'information
sur le réseau. Les étapes suivantes sont envisagées :
a) créer un groupement partenarial, cadre global
d'inscription des programmes en faveur de la voie d'eau,
b) mettre en uvre avec la Communauté Européenne
un programme d'investissements concernant des infrastructures
à développer et à protéger (toutefois,
chaque projet sera négocié avec l'Etat membre concerné),
c) créer un label des voies d'eau vivantes (VEV),
garantissant leur développement durable,
d) se fédérer à terme pour la labellisation
et le suivi des voies d'eau vivantes participant au réseau,
e) développer des emplois nouveaux dans les aires
d'influence des voies d'eau,
f) mettre en uvre un programme de développement
des voies d'eau comme moyen d'éducation et de sensibilisation.
Ces orientations ont suscité une interrogation chez Francis
Hambye, secrétaire général du MET, qui se
demande si l'accent mis sur les investissements (point b) ne risque
pas d'entraîner une réduction du nombre de partenaires.
Compte tenu de la spécificité des voies d'eau, vecteurs
dont la survie est parfois en cause, n'est-il pas préférable
de rester groupés sur des enjeux fondamentaux qui existent
partout, en mettant l'accent sur les échanges d'expérience
?
"Les enveloppes seraient certes réduites", reconnaît-il, "mais
l'action répondrait aux attentes de l'UE : échanges d'information,
de savoir-faire, de formation du personnel. L'aspect investissement
pourrait être traité à côté, en veillant à ce que les membres
présentent des projets éligibles (sous IIIA ou IIIB) sans que
cela soit une condition essentielle pour constituer le réseau".
Le réseau comme soutien technique ?
Le réseau devrait en tout cas être très ouvert,
sans que le nombre de participants apparaisse comme une menace
inflationniste pour les finances de l'UE. Beaucoup de voies d'eau
partageant le critère de navigabilité ancienne ou
actuelle seraient susceptibles d'y adhérer, constituant
un véritable lobby européen.
Le label décerné, s'appuyant sur le respect de la
Charte, signifierait la reconnaissance d'un certain niveau de
qualité et d'objectifs d'échanges avec toutes les
retombées touristiques associées.
Une difficulté de la voie d'eau est qu'elle se trouve aujourd'hui
en marge des grands thèmes défendus par l'UE et
des grands budgets. L'intérêt du futur réseau
VEV pourra être de fournir des informations supplémentaires
et un soutien technique à des responsables qui sinon craindraient
d'être dépassés.
La logique d'interconnexion défendue par les partenaires
wallons à Linköping est bien celle visée aussi
par le Conseil Régional Midi-Pyrénées, chef
de file, qui envisage justement l'ouverture du colloque de Toulouse
aux canaux et aux rivières d'autres pays, comme l'Espagne
et l'Irlande, pour préserver et conforter tous les acquis
du réseau.
Nicole Montamat-Marcheix (Conseil Régional Midi-Pyrénées),
répondant à Francis Hambye, a demandé s'il
ne convenait pas malgré tout de présenter à
la Commission Européenne un programme d'actions et d'investissements
sur l'infrastructure : les ponts à réhabiliter,
les brèches à réparer, l'alimentation en
eau à conforter, etc. Sans ces travaux, tout effort d'accompagnement
dans les domaines plus immédiatement éligibles comme
l'interprétation, la signalétique, la formation,
n'aurait guère de sens.
En conclusion, et sans préjuger des décisions politiques
lors du colloque de Toulouse, les partenaires sont d'ores et déjà
d'accord pour maintenir le réseau, qui aura déjà
une grande valeur par son action de lobbying. Sous quelle forme ?
piloté par qui ? ouvert à quels autres réseaux,
intéressés par la démarche ? Voilà
les questions auxquelles le colloque de clôture à
Toulouse devra apporter des réponses.
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